Fin de siècle crispée. Les civilisations occidentale et islamique se font face et tout porte à croire que l’avenir est au conflit. Les incompréhensions paraissent tellement importantes, les préjugés tellement ancrés et les rejets tellement manifestes, que l’on voit mal ce qui pourrait nous sauver de l’affrontement. Le monde occidental, agité en permanence par l’effervescence scientifique et technologique fait face à l’univers musulman attaché à une religion, à une tradition, à la mémoire : quel dialogue instaurer ? Au centre du débat se trouve la question de la modernité. La référence à l’islam peut-elle apporter des éléments de réponse aux problèmes actuels des sociétés musulmanes ; y trouve-t-on les moyens d’appréhender les questions complexes liées à la technique, au progrès et, plus largement, aux droits de l’homme, à la démocratie, au pluralisme ou à l’économie.
L’auteur du présent ouvrage s’attache à montrer, en puisant aux sources de la pensée et de la civilisation islamiques, que les musulmans ont les moyens de répondre aux défis contemporains sans trahir leur identité. Nourris par leurs références, ils peuvent penser l’époque moderne en proposant une gestion sociale, politique et économique spécifique, attachée à l’éthique, au sens des finalités et à la spiritualité. Encore faudra-t-il, pour être entendu, que l’interlocuteur occidental fasse la distinction entre la modernité et l’idéologie du modernisme dont la tendance est d’imposer une occidentalisation qui, au fond, n’admet pas, autrement qu’en discours bien intentionnés, la réalité du pluralisme des civilisations, des religions et des cultures.