L’Islam est avant tout un message porteur de valeurs et d’éthique (khuluq). À cet égard, le Prophète Muhammad a dit : « J’ai été envoyé pour parfaire les nobles caractères. » Ainsi, tout le message de l’Islam est rattaché à l’accomplissement de cette mission morale.
L’Islam a également rattaché l’éthique aux actes de culte (‘ibâdat). Comme l’énonce le Coran, la salât (prière) préserve de la turpitude ; la zakât (impôt social purificateur) purifie les biens ; le sawm (jeûne) éduque à la modération et rapproche de l’essentiel ; le hajj (pèlerinage) favorise une conscience intime de Dieu. Ces piliers de l’Islam sont donc tous liés à des valeurs morales. Si ces actes cultuels ne se reflètent pas dans le comportement, ils perdent alors toute valeur.
L’Islam a également établi un code moral pour les interactions sociales qui doivent être fondées sur les valeurs de vérité, de confiance, de justice, de bienfaisance et de miséricorde. Il n’y a donc pas de dissociation entre l’éthique, d’une part, et la science, la politique, l’économie ou même l’art, d’autre part.
Les savants musulmans ont intégré l’éthique dans toutes leurs études. Certains savants soufis sont allés jusqu’à prétendre que la spiritualité islamique se réduit tout entière à l’éthique. Ibn al-Qayyîm n’a-t-il d’ailleurs pas dit dans ce sens : « La religion est l’éthique même et celui qui a plus de sens moral que toi est bien plus religieux que toi. »